Et si on consacrait des ateliers solidaires aux cyclistes urbains ?
Date de publication : Oct 18, 2010 12:34:26 PM
Un article intéressant paru sur rue89.com, traitant du développement du vélo en ville.
Ce type d'atelier est mené depuis quelques à Lille et piloté par l'ADAV (Association droit au Vélo) qui milite dans tout le Nord-Pas-de-Calais pour que le vélo retrouve sa place.
Par Reporters despoir | agence de presse | 18/10/2010 | 13H33
Le cyclisme urbain est de plus en plus plébiscité comme mode de déplacement au quotidien à l'heure où l'on parle d'écomobilité et d'enjeux environnementaux. Les chiffres sont là pour en témoigner : sur les dix dernières années, les déplacements en vélo ont augmenté de 33% à Rennes, 50% à Lille, 300% à Paris et 400% à Lyon. A Strasbourg, 17% des déplacements se font à bicyclette, à Montpellier et Toulouse, 8%, selon l'étude de Nicolas Mercat « L'Economie du vélo en France ».
Mais beaucoup de ces nouveaux usagers sont des néophytes, qui doivent faire face à des problèmes techniques et d'apprentissage de la circulation urbaine. Il était temps de leur consacrer des espaces privilégiés.
L'idée
Les Maisons du vélo et les Ateliers vélo se sont donnés pour mission de développer dans le centre des grandes agglomérations des structures totalement dédiées au vélo sur un modèle coopératif et solidaire.
Les premières sont des structures associatives liées par contrat aux collectivités locales. Elles ont pour objectif la promotion de l'usage du vélo au travers de la location de vélos et de l'accueil des usagers pour des conseils et des rencontres.
Les seconds sont des ateliers de réparation promouvant le recyclage et la valorisation des vieux vélos et des pièces détachées, et favorisant les échanges de connaissances en mécanique. Ils s'adressent aux nombreux apprentis mécaniciens que sont les propriétaires de vélo convertis à l'usage de la bicyclette en ville (qui représentent les deux tiers des cyclistes à Paris).
Comment la mettre en pratique
Sylvain Boux est le directeur de la Maison du vélo de Toulouse :
« La genèse du projet remonte à 2005. Nous avons d'abord installé une station de location de vélos. »
Sont venus s'y ajouter la « vélo-école » pour les enfants et les adultes, un centre de ressources et un atelier de réparation.
« Nous proposons aussi des formations et des expositions pour valoriser l'image du vélo auprès des entreprises et des collectivités. »
Pas de culpabilisation sur les enjeux écologiques.
« Nous faisons la promotion du vélo en tant que moyen de transport. Il s'agit de se déplacer dans la ville de manière agréable et économique. Nous apprenons aux usagers à se confronter à la circulation urbaine. »
Même discours à la Maison du vélo Grand Nancy.
« Nous mettons en avant la pédagogie et la formation. Ces services représentent 60% de nos activités, et la mécanique 40%. Les conseils et l'entretien sont gratuits », précise le directeur, Dominique Xailly.
« Notre petit atelier de réparation est la première source d'adhérents, reconnaît Sylvain Boux. Ils y trouvent l'outillage adéquat pour réparer eux-mêmes leur vélo contre une adhésion de 10 euros par an. »
Un Atelier vélo créé tous les mois en moyenne
La Maison du vélo de Toulouse est financée par des partenaires comme Tisseo (le réseau de transports toulousains), la communauté urbaine du Grand Toulouse, l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) et par le conseil général.
Et pour aller plus loin, précise le directeur, « nous montons un dossier pour obtenir des subventions européennes. »
Face au développement rapide des Ateliers vélo, s'est mis en place, durant l'été 2010, l'Heureux Cyclage, un réseau associatif ayant pour objectif de faciliter leur création.
« Nous avons mené une enquête fin 2009, explique Gabriel Smadja, un des responsables. On recense aujourd'hui 29 ateliers en France et il s'en crée un tous les mois en moyenne. »
Gérés par des associations, ils accueillent plus de 10 000 utilisateurs, rassemblent environ 300 bénévoles et emploient plus de 30 salariés. Le soutien de partenaires locaux, qu'ils soient institutionnels ou associatifs dans les domaines du recyclage ou du développement durable, est indispensable.
« On trouve des micro-structures comme à Romans-sur-Isère avec une centaine d'adhérents, à côté d'ateliers comme Le Recycleur à Lyon qui en a plus de 1 500 », souligne Julien Allaire, initiateur de l'Heureux Cyclage.
La devise du réseau ?
« Apprendre à réparer un vélo c'est comme apprendre à en faire : ça ne s'oublie pas ! »
L'idée étant, à termes, de rendre les usagers autonomes, d'en faire des « vélonomes ».
Ce que je peux faire
Si vous souhaitez vous lancer dans l'aventure, le site de l'Heureux Cyclage vous donnera toutes les informations nécessaires.
En avril, se tenait à Strasbourg le congrès de la Fédération des usagers de la bicyclette (FUBicy) et à cette occasion a été publiée une étude sur « L'Economie du vélo » de Nicolas Mercat − mentionnée plus haut − qui donne un bilan chiffré de la pratique cycliste et des pistes de réflexion pour un meilleur développement.
Sur le site de l'Ademe, dans la rubrique « Se déplacer autrement/Vélo », vous trouverez des liens vers des associations et des « Exemples à suivre ».
Isabelle Oval
Photo : un vélo de course (Ha-Wee/Flickr).
Source : http://www.rue89.com/node/171795
Autre article à lire : Le vélo serait bon pour l'économie française et la santé, sur LExpress.fr