Tadjikistan - Des cols de plus de 4.000 m franchis à bicyclette
Date de publication : Nov 25, 2010 6:22:8 PM
Les Colporteurs à travers le monde en bicyclette. Marine et Olivier se sont lancés dans cette aventure "Voyager, Apprendre et Colporter la pédagogie de l'ailleurs", apprendre aux autres ce qu'ils ne connaissaient pas eux-mêmes.
Visiter le site internet, il vaut le détour... et surtout le synopsis du projet (pdf à télécharger).
Un article paru dans La Nouvelle République nous a permis de les découvrir... et de les suivre !
25/11/2010 05:38 - La Nouvelle République
Marine et Olivier, les deux '' Colporteurs '' poitevins qui font le tour du monde à vélo, viennent d'arriver en Chine. Voici le récit de leur passage au Tadjikistan.
Au bord du lac Karakol, nous aurions pu flâner et profiter de la plénitude des eaux azurées au pied des névés... Mais l'heure est à la réparation et à la réflexion. Bricoler mes sacoches ? Après des dizaines d'avaries, Olivier maîtrise parfaitement l'art d'inaugurer de nouvelles techniques d'accrochage. Aujourd'hui, c'est attelle. Mettre des rustines et changer ma chambre à air encore crevée ? Les doigts dans le nez. Mais réparer un rayon cassé net... J'observe impuissante Olivier essayer mille astuces et techniques, rien n'y fait : mon rayon cassé restera, ma roue voilée demeurera, et par conséquent de freins arrière point je n'aurais. Bon...Nous faisons les comptes pour réfléchir à une solution de secours, si jamais ma roue devait lâcher. Il ne nous reste que 50 $ en liquide pour atteindre Kashgar, c'est bien trop peu pour prendre un bus ou un taxi collectif... Il ne nous reste qu'à pédaler en croisant les doigts. Au matin, nous prenons donc notre élan pour filer vers la frontière. Vite rattrapés par la réalité tadjike : il nous reste encore deux cols de plus de 4.000 mètres à franchir !Le premier nous entraîne vers un panorama splendide au-dessus du lac. Le deuxième est plus laborieux : l'asphalte a encore déserté la route, les lacets nous malmènent jusqu'en haut, où nous attend le poste frontière. Heureusement il y a une magie dans le vélo : ma roue voilée souffrant dans les cahots, un deuxième rayon casse... et rééquilibre la roue. Dévoilée, je peux au moins remettre mon frein arrière, la situation s'améliore !Les douaniers tadjikes nous accueillent avec bonhomie et sourire. Les uniformes sont dépareillés, d'anciennes citernes sont reconverties en logement de fonction. L'ambiance est à la débrouille et à la décontraction. Nous déclinons leur invitation à boire un thé, nous sommes pressés !A quelques kilomètres de la Chine
Une longue descente le long d'un couloir de neige s'ensuit sur une mauvaise route. Nous arrivons frigorifiés au poste frontière kirghize, localisé à la sortie du couloir, quelque vingt kilomètres plus loin. Cette fois nous rêvons d'une tasse de thé. Mais ici les uniformes impeccables, les quartiers neufs munis d'électricité et d'un ordinateur nous font vite comprendre la situation... Ça ne rigole plus.
Nous sommes autorisés à camper à la sortie du poste mais il est hors de question que nous restions dans l'enceinte frontalière. Une nuit très froide nous attend, mais nous nous réchauffons avec l'idée que nous ne sommes qu'à quelques kilomètres de la Chine.''
Marine et Olivier